
«Un projet du club depuis dix ans»

28 sur 28 en Elite (33 sur 33 en incluant les cinq tours de Coupe de France Fédérale), pas une défaite de la saison et un doublé Coupe – Championnat à l’arrivée : comment vit-on une telle année et une montée incontestable ?
C’est irréel. Même quand l’objectif de la montée était atteint en Play-Offs, les filles ont voulu finir la saison en beauté. Avec l’entente extraordinaire qu’elles avaient entre elles cette année, elles n’ont rien lâché jusqu’au bout. A Evreux par exemple, elles étaient menées deux sets à zéro, elles ont gagné 3-2, alors qu’il y aurait pu avoir une redescente sportive, ça aurait été presque normal.
Après la non-obtention de la wild-card l’été dernier, la montée en Saforelle Power 6 était vraiment l’objectif de la saison pour Saint-Dié ?
On avait tellement construit pour obtenir cette montée administrative l’été dernier qu’administrativement, plus rien ou presque ne nous faisait peur. Donc l’objectif est resté. On s’est dit que si l’on ne montait pas administrativement, on allait prouver qu’on était capable de monter sportivement et qu’on serait là l’année prochaine. De toute façon, cette montée chez les professionnelles est un projet du club depuis dix ans. Depuis 2015 et la N3, on se prépare à cela. On a fait une montée par an de la N3 à l’Elite, on a passé six ans en Elite et on atteint enfin la Saforelle. On n’a jamais perdu cet objectif. Surtout que c’était l’objectif à la base de mon père, qui nous a quittés en août 2023. On voulait vraiment aller au bout de la chose. C’est pour cela aussi que j’ai repris la co-présidence avec mon conjoint. C’était devenu personnel en fait. L’objectif était d’avoir de nouveau un club pro à Saint-Dié et mon père a toujours été dévoué au sport féminin.
En tout cas, cette accession place les Louves au plus haut dans le paysage du sport professionnel à Saint-Dié désormais !
Sur l’échelle du département des Vosges, on est même aujourd’hui le seul club en première division professionnelle.
Qu’est-ce qui a fait la force des Louves cette saison ?
Déjà, une motivation incontestable par rapport à la wild-card qu’on n’a pas obtenue l’an passé. La motivation incontestable du club et la frustration d’avoir fini 2e l’année dernière. Cette année, la force de notre équipe a vraiment été la cohésion. On a pu le voir sur les matches difficiles, comme en finale de Coupe de France Fédérale contre Vienne (3-2). Avec un turn-over chaque année de près de 50% de l’effectif, parfois la mayonnaise ne prend pas. Cette année, elle a pris de manière très rapide et sur un sport collectif, comme le volley, cela a une importance et un impact énormes.
Comment envisagez-vous la saison prochaine ? Votre emblématique capitaine, Julie Mollinger, quitte le terrain pour devenir «team manager» des Louves. Vous perdez aussi votre pointue, Estelle Adiana ?
On est sur le même pourcentage de turn-over en gros, avec six départs, dont Julie, sur les onze filles, et donc un noyau dur qui reste. Julie, même si elle ne joue plus, reste indirectement dans l’équipe et va pouvoir travailler sur la cohésion d’équipe. On a notre effectif qui est signé complètement pour la saison prochaine !
Quelles ont été les axes ciblés lors du recrutement, en termes de jeu et de profil d’équipe, pour réussir cette première saison en Saforelle Power 6 ?
On est parti sur l’objectif d’avoir, pour le maintien, une très bonne passeuse et une très bonne pointue. Avoir une force de frappe plus importante sur cet axe-là. Cette année, on avait une force de frappe qui venait de partout, nos centrales, nos R4, nos pointues : ça pouvait arriver de tous les côtés. Pour cette première saison en Saforelle Power 6, on s’est dit qu’il nous manquait quand même de la force physique à la pointe. Globalement, on a aussi cherché à renforcer la puissance physique générale de l’équipe. On sait qu’en Saforelle Power 6, le rythme est beaucoup plus élevé.
Et pour ce qui est du staff technique, pas de changements ?
Les gens en place restent en place, autour d’Emmanuel Dumortier, coach des Louves depuis 2015 et le début du projet. Après, on a des changements imposés par la lnv : l’arrivée d’un coach-adjoint et le retour d’un statisticien à domicile. A voir si l’on prend un coach-adjoint statisticien ou un double poste. Cette continuité du staff est quelque chose de très important pour nous, pour le club, qui a toujours été un club familial et très territorial. Le turn-over du staff, il n’y en a pas (sourire) ! On est vraiment branché, ensemble, sur les mêmes objectifs. Notre slogan : «Ensemble, déplaçons les montagnes» rappelle notre territoire des Vosges et le fait que l’on travaille ensemble pour aller plus loin.