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ligue nationale
de volley

«A nous de trouver les ressources»

le 17/03/2023
Dans une passe plus difficile, le leader, Tours, se rend à Nantes-Rezé pour une rencontre au sommet demain entre les deux prétendants à la première place de la saison régulière. Son réceptionneur-attaquant, Pierre Derouillon, qui connaît une deuxième saison tourangelle plus compliquée, veut croire que ce match peut être celui de la relance pour le TVB.
lnv

Pierre, Tours n’est pas à son meilleur et reste sur deux défaites avant de jouer demain à Nantes Rezé le match pour la première place. Y a-t-il un peu de tension avant d’aborder ce choc ?
Disons que la semaine a peut-être été un peu plus tendue. On a perdu au Plessis, puis contre Toulouse, on enchaîne un peu les erreurs. Tout le monde est fautif dans l’histoire, le staff, les joueurs, tout le monde. Donc oui, il y a de la tension. C’est la 25e journée et on joue 25 journées en une journée ! Si on gagne, on est premier et on rentre dans l’objectif. Et si on perd, bah voilà, c’est toute la saison où on a galéré, où on a eu des blessés, où on n’a jamais fait un match au complet. C’est compliqué d’imaginer avoir fait tout ça pour finir deuxième, en ayant été tout le temps premier et en ayant joué sans notre collectif au complet à chaque fois.

Que s’est-il passé sur ces deux derniers matches. Le TVB avait semblé un cran au-dessus en saison régulière jusque-là ?
Ce serait trop facile de mettre cela sur le coup de la fatigue. On a fini la Coupe d’Europe bien avant. Au Plessis, il faut dire qu’ils ont bien joué, on ne peut rien leur enlever, ils ont fait leur match, ils avaient plus envie que nous, ça c’est clair, net et précis. On était un cran en-dessous, on n’a pas joué la bonne partition. Contre Toulouse, c’est un peu différent, on avait pris un petit coup de massue au Plessis. On a abordé le match un peu mitigé, on n’était pas ultra serein, avec des états de forme différents selon les joueurs. Toulouse a joué sa carte à fond. Il nous manque peut-être un peu de sérénité.

Après une première saison à Tours très riche et aboutie, en ayant surtout évolué au poste de pointu, cette saison est plus délicate pour vous à titre personnel ?
Elle a été très compliquée pour moi. Déjà, le projet, au début de la saison, ne me convenait pas forcément. J’avais dépanné la saison dernière à la pointe, très bien. C’était du donnant-donnant, j’ai eu du temps de jeu et je les ai aidés. Mais en ce début de saison, le recrutement a fait que l’on était quatre réceptionneurs-attaquants et qu’il n’y avait pas de deuxième pointu, donc j’étais encore sur les deux postes. Mais finalement, quand on est sur les deux postes, on est les deux et rien du tout. Je n’arrivais pas à me projeter dans ma saison. Je n’ai fait que dépanner cette saison, je n’ai jamais eu de rôle de titulaire (11 matches LAM sur 24 démarrés comme titulaire). Quand il y a des blessés je joue, quand ça ne tourne pas, je joue. Le dernier match contre Toulouse est un peu à l’image de ma saison : je ne joue pas pendant quatre sets et demi et je rentre au tie-break à 12-9 pour Toulouse, à la pointe. Ça a été assez compliqué pour moi de me projeter. Maintenant, la saison n’est pas finie, il reste des choses à faire et je me sens encore concerné par ce qu’il reste à faire, par le futur.

Avant la finale de Coupe de France contre Nice le 2 avril, pensez-vous que les trois finales perdues la saison dernière peuvent peser dans les têtes ?
Pour les anciens, qui ont vécu les trois finales perdues, tout le monde est d’accord pour dire que ça va nous servir de manière positive. On a tous envie de prendre notre revanche sur la finale de la Coupe de France déjà. C’est notre premier objectif de finale à venir : bien finir cette compétition avec un titre. Les nouveaux, eux, n’ont pas cela en tête. Cela ne les a pas touchés directement. Je pense que sur cette finale, on y va quand même de façon positive. On n’a pas cette petite voix dans la tête qui nous dit : «Attention de ne pas faire comme l’an dernier.»

Avant le choc de demain, que fait-il craindre de cette équipe du NRMV ?
Il y a déjà l’engouement autour de l’équipe. Ils sont portés, ils jouent dans un gymnase presque plein à chaque fois. Ils ont des belles histoires dans leur équipe. Yannick Bazin en dernière année qui passe le flambeau à Anatole (Chaboissant) qui commence et fait une super saison. C’est une aventure humaine super sympa et ça crée beaucoup de positif dans un groupe. Ils ont une grosse force collective, avec un pointu, (Chizoba Neves Atu), qui est quand même extraordinaire, meilleur marqueur du championnat (23 pts de moyenne par match). Ils ont un collectif solide et des individualités qui font le taf dans des moments précieux. Ils sont montés en gamme au fil de la saison et finalement, on se croise un peu dans nos performances. Eux ne font que monter et nous, on a peut-être baissé d’un cran, peut-être pas en termes de niveau, mais sur la vigilance lors de nos deux dernières prestations. On sait qu’on arrive dans un gymnase où ça va être très compliqué. Il va falloir rester soudé, concentré, ils ne vont rien nous laisser. A nous de trouver les ressources pour arriver à les déstabiliser chez eux, mettre un grain de sable dans leur engrenage et leur créer des doutes en début de match. Si on les laisse sur leur piédestal, on ne gagnera pas.

Et l’équipe de France dans tout ça ? Vous avez mis un pied chez les Bleus l’été dernier, vous avez gagné la Ligue des Nations. Les J.O. 2024 sont-ils dans un coin de votre tête ?
Ce serait un peu présomptueux d’en parler, étant donné le temps de jeu que j’ai eu en équipe de France et la saison que je viens de faire. Avec beaucoup de réalisme, ce serait un manque de lucidité de se voir aux J.O. de Paris. Il y a quand même des énormes joueurs qui sont encore très bons. Je ne vois pas comment bouger un Earvin (Ngapeth), un Trévor (Clévenot), un Yacine (Louati), un Kevin (Tillie). A la pointe, il y a Stephen (Boyer), «Jeannot» (Jean Patry), Théo Faure qui fait des matches à 30 points, «Ibra» (Ibrahim Lawani) qui faisait une super saison en France avant de partir en Italie. A la pointe, ça va être monstrueux la concurrence. Les JO, c’est à 12. Je ne vois pas comment je pourrais être dans l’effectif à Paris. Je ne me fais pas de film. Après Paris, pourquoi pas. Je souhaite que l’équipe de France fasse une grosse «perf» à Paris. Ce serait beau pour le volley français.

 

lnv