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La LAM en habits de lumière

La LAM en habits de lumière

le 02/04/2021
Bouleversée, chahutée, reportée parfois, la saison régulière de LAM a, malgré tout, tenu ses promesses et cela annonce dès ce week-end des quarts de finale aller tonitruants avec notamment un...
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Bouleversée, chahutée, reportée parfois, la saison régulière de LAM a, malgré tout, tenu ses promesses et cela annonce dès ce week-end des quarts de finale aller tonitruants avec notamment un alléchant Tours-Chaumont, et un très intéressant Poitiers-Montpellier à suivre sur Sport en France. En Ligue BM, ce sont les demi-finales retour, avec Mende – Saint-Nazaire et Le Plessis Robinson – Nancy, où les Franciliens ne sont plus qu’à une victoire de l’exploit face à Nancy.

 

 

LAM (quart de finale aller)
Ce fut une saison régulière forcément singulière. Une traversée sans bruit, dans le silence du huis clos imposé par une crise sanitaire sans précédent, qui a mis le pays à mal et le sport professionnel sous bulle tout au long de l’année. Ce week-end, les Play-Offs débutent et la pandémie fait toujours son chemin, implacable. Et pourtant, entre les contraintes sanitaires et l’étrangeté de ces bagarres disputées devant des gradins vides, le championnat LAM a été tel qu’on l’attendait : intense, dense, disputé, lardé de belles surprises et de moments plus rudes. A l’arrivée, Montpellier fut de loin le plus constant, le plus consistant. Un jeu maîtrisé, un état d’esprit sans faille et un collectif érigé en socle fort, à l’image du central international, Nicolas Le Goff, revenu en LAM pour épouser illico toutes les coutures cousues par le coach, Olivier Lecat. Tout cela a posé le MVUC en leader intouchable, terminant la saison avec deux points d’avance, en ayant «zappé» la dernière rencontre de l’exercice régulier. En face, Montpellier va donc croiser Poitiers en quart de finale. Des Poitevins qui ont dû lutter jusqu’au bout pour repousser la menace de l’Arago Sète et finalement préserver le dernier ticket pour le grand huit. Sans doute que le SPVB est un chouia moins complet que les Héraultais, mais ils ont un jeune attaquant brésilien, façonné par Brice Donat, capable de faire des merveilles : Chizoba Neves Atu, 3e marqueur de la Ligue avec 20,2 points de moyenne.

 

De cette lutte régulière, l’une des belles confirmations est sans conteste l’AS Cannes. Sixième l’an passé, Luc Marquet voulait «viser plus haut», avec des mecs capables de descendre sur le terrain sous la pression. Pour sa «der» à la tête du collectif cannois, le coach a été pleinement exaucé jusqu’ici. Sur des fondations solides, les Dragons ont mis de l’expérience et du talent en plus, avec les arrivées bonifiées de Taylor Averill au centre et Lincoln Williams à l’attaque notamment. Cela promet donc une belle empoignade face au TLM. Spectaculaire et diablement efficace en début de saison, inspiré par un coach madré, Mauricio Paes, et un passeur atypique, Matias Sanchez, Tourcoing a aussi connu une période de creux et termine la saison sur trois revers de rang. Mais les Nordistes sont capables de tout.

 

Avec le recrutement d’une diagonale infernale, Nicola Uriarte – Simon Hirsch, Narbonne avait annoncé la couleur dès le début de la saison, après un exercice précédent manqué et terminé à l’avant-dernière place. Cette fois, les Centurions étaient au garde-à-vous et prêts au combat. Et ils n’ont jamais rechigné, titillant même les Cannois jusqu’au bout pour le strapontin de dauphin. Face à eux, se dresse sans doute l’équipe révélation de la saison. Promu en LAM, Cambrai avait certes des ambitions. Mais à l’arrivée, l’escouade de Gabriel Denys a fait bien mieux que cela. Dans le peloton de tête toute l’année, mis en scène par un passeur à qui on ne la fait plus, Yannick Bazin, et propulsé par un attaquant brésilien explosif et meilleur scoreur de l’année, Daniel Cagliari (518 pts, soit 20,7 pts par match), le Cambrai Volley a dérangé tout le monde et il a bien l’intention de continuer sa petite affaire, même s’il s’est incliné deux fois face aux Narbonnais en saison régulière.

 

Enfin, le dernier quart de finale, celui du cœur du classement, est tout à la fois assez inattendu à ce stade des Play-Offs, mais il est aussi, paradoxalement, sans doute le plus attendu, puisqu’il opposera Chaumont à Tours, les deux équipes sacrées lors des trois derniers titres distribués. Après un automne compliqué, un Covid mal placé et pas mal de retards dans la mise en place des engrenages, notamment avec la filière cubaine et son pointu Jesus Herrera et l’excellent réceptionneur-attaquant, Osniel Mergarejo, le CVB 52 a terminé la saison en candidat au titre, affichant dix succès sur ses treize matches en phase retour (en comptant celui par forfait face à Nantes Rezé) ! Mais voilà, face à lui se dresse le double tenant du titre, la cathédrale du volley français, le TVB. Et même si la couenne du champion a été rudement abimée cette saison, entre la blessure de son pointu, Artur Udrys, et le départ soudain de son capitaine emblématique Nathan Wounembaina, le cœur, lui, bat toujours et Chaumont devra bigrement s’en méfier.

 

Voilà donc les huit équipes sur la ligne des Play-Offs. Pour les autres, la saison s’arrête là. L’Arago Sète, 9e, n’est pas passé loin, mais il a payé un début de saison compliqué avec l’absence de son pointu. Mais Patrick Duflos a tout de même posé quelques jalons, notamment à la passe avec l’intronisation du jeune Matthieu Garcia. Derrière, l’écart est conséquent. Paris a lui aussi mal embarqué, avec un début de saison lancé sans deux joueurs de son six de base. Malgré l’arrivée en cours d’année du pointu international, Antonin Rouzier, le Paris Volley a fini par flancher, perdant notamment ses quatre derniers matches. Dans le coup sur la phase aller, notamment grâce à ses jeunes talents français, Pierre Derouillon et Théo Faure, Toulouse a baissé de pied au retour, pour ne glaner que quatre succès en treize rencontres. Nice, lui, n’a guère rêvé tout au long de l’année et les Aiglons se sont battus chaque week-end pour sauver leur peau en Ligue AM. La bande à Ratko Peris peut d’ailleurs tirer un grand coup de chapeau à son attaquant croate, Leo Andric, deuxième pointeur LAM avec 514 points (20,5 par match). Pour Nantes Rezé, ce fut la même musique en plus triste encore sans doute. Les Nantais avaient à l’évidence d’autres aspirations cette saison, mais tout est allé de travers et les Boys s’en sortent par la petite porte. Que dire alors d’Ajaccio, tombé dans le gouffre dès le lancement du championnat et qui n’a jamais réussi à quitter le fond du puits. Plombé par des blessures sur des joueurs majeurs, le Gazélec a en plus traversé l’exercice l’âme en peine, sous des querelles internes qui ont finalement coûté son poste au président historique, Antoine Exiga, et celle du club dans l’élite.

 

LBM (demi-finales retour)
La fin de l’histoire approche en LBM et ces demi-finales retour s’annoncent particulièrement intenses. Notamment au Plessis Robinson, où la finale n’est désormais plus très loin pour les Franciliens. Victorieux en Lorraine à l’aller, les Hiboux retrouvent l’Espace Omnisports pour valider un authentique exploit. Mais Nancy a de la ressource et une seule mission assignée : la montée en LAM cette année. Les hommes d’Eric Ngapeth, qui s’étaient inclinés au Plessis en début de saison (3-2), sont donc pleinement mobilisés. Et dans le contexte d’une rencontre à huis clos, l’avantage du terrain pèse sans doute un peu moins. C’est ce que doit se dire l’autre favori à la montée, Saint-Nazaire. Après avoir proprement fait le travail à l’aller face à Mende, le SNVBA de Gilles Gosselin ferait bien l’économie d’un match d’appui. Reste que les Lozériens n’ont rien à perdre et se fichent assez allègrement de savoir qu’ils ont déjà perdu trois fois sur trois face aux Nazairiens cette saison.    

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