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ligue nationale
de volley

«On ne se gargarise pas»

le 20/11/2025
Sixièmes de Saforelle Power 6, avec un bilan parfaitement à l’équilibre (3-3), les Louves de Saint-Dié réussissent leur entrée dans le monde professionnel. Mais l’entraîneur, Emmanuel Dumortier, tempère tout cela et insiste sur l’humilité, la fierté du maillot et les valeurs d’agressivité.
lnv

Avec trois victoires en six matches de championnat, les premiers pas de Saint-Dié dans le monde professionnel sont réussis, non ?

Je vais tempérer un peu l’enthousiasme, si je puis me permettre. Certes, notre positionnement actuel (6e) est flatteur, mais sans vouloir minimiser nos performances et jouer les rabat-joie, c'est un peu une illusion. Il y a six ou sept équipes en 2 points, donc un succès ou une défaite nous propulse soit à la 6e place, soit à la 11e pour le moment. On est très au fait de la densité de ce qu'on peut appeler le «ventre mou du bas», donc on ne se gargarise pas de la position actuelle. Après, c'est vrai qu'on a fait, comme on dit, le boulot en battant un adversaire qui prétend à l’Europe, Béziers. On a aussi fait le travail en s'imposant contre France Avenir et la semaine dernière à Evreux. Béziers, au-delà d’être la première victoire historique du club en Saforelle Power 6, c'était un match où l'on pouvait gratter quelque chose. On sait que Mulhouse, Paris, Vandoeuvre, ce sont des adversaires qui nous sont quasiment inaccessibles, mais que face à certaines équipes entre la cinquième et la dixième place, dans un très bon jour, sur un malentendu, on peut gagner le gros lot.

Dans votre équipe, aucune joueuse n’est à plus de 11 points de moyenne par match. C’est vraiment le collectif offensif qui primera cette saison ?

Un, on n'a pas les moyens d'avoir une attaquante qui marque 25 points par match. Deux, j'essaye d'agir sur deux ressorts : la fierté de porter ce maillot. Même s'il n'a pas d'histoire au plus haut niveau, c’est un club qui progresse, qui s'est structuré et qui doit avoir des vertus de combat et d'agressivité. Sur ce point-là, on est dans les clous. Pour preuve, on est quasiment tout en bas de tous les classements, que ce soit au block, que ce soit à l'attaque, que ce soit en réception. Mais on essaie d'avoir une équipe très agressive au service. On doit d’ailleurs être dans les trois ou quatre premiers dans ce domaine. C'est une équipe qui doit se baser sur la fierté du maillot, l'agressivité et le combat. Ce sont nos armes et si on n'a pas ces armes-là, on perd contre des équipes qui pourraient être à notre portée.

Le projet d’accéder à la première division était un projet de longue date, initié par Pierre Mercier (décédé en 2023), que vous portez depuis dix ans en tant que coach des Louves, au côté de la présidente, Apolline Mercier, désormais ?

On est arrivé au bout de ce projet. C'est vraiment dans la durée, dans la construction, avec toutes ces bonnes valeurs qu'on essaie maintenant de se battre pour rester en SP6 aujourd’hui. C'est un club avec des vraies valeurs, avec des bénévoles investis, avec une évolution dans tous les domaines. C'est à mes yeux la plus grande fierté. Que ce club ait grandi et qu’il grandisse encore.

Sur le terrain, en termes de jeu, quels sont les changements fondamentaux entre l'Elite et la SP6 ?

Chez les gros, c'est-à-dire pas nous, la qualité des passeuses, la qualité des pointues, la vitesse de transmission des passeuses… ça joue plus vite, ça commet beaucoup moins d'erreurs. À nous de nous adapter, à nous d'avoir les standards du meilleur niveau, à nous d’observer les meilleures pour en tirer des enseignements, des directions de travail et des directions de jeu pour nous améliorer et essayer de rivaliser avec ces équipes-là. Il y a certaines options qu'on peut prendre en Elite et qu'on ne peut pas prendre en SP 6, parce que la qualité des joueuses fait que les menaces viennent de partout. A nous d'être capables de nous adapter à ça, de rester humble et continuer à travailler très fort pour essayer de gratter des points. C'est pour ça que mon propos du début stipulait qu'on ne devait pas se voir trop beau. On est arrivé tête basse avant le match pour essayer de repartir tête haute après le match. Pour moi, c'est essentiel. Quel que soit l'adversaire, que ce soit France Avenir ou Mulhouse, on doit le respecter. Maintenant, à nous aussi de faire en sorte que les gros nous respectent et que les petits soient inquiets de nous jouer.

lnv