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ligue nationale
de volley

«La bonne lecture de ce qu’il fallait faire»

le 23/05/2023
Champion de France et promu sportivement en LAM, Saint-Jean d’Illac n’entend pas bouleverser les choses et travaille activement à la validation de son ticket dans l’élite. L’ASI et son coach, Anisse Guechou, veulent avant tout poursuivre le développement du club et tenir le cap de son identité.
lnv

Anisse, avec quelques jours de recul depuis le sacre face à Mende, quel sentiment vous anime aujourd’hui ?
On est heureux, on a vécu une saison comme on aime en vivre. On a senti tout de suite que le groupe sur le plan humain fonctionnait très bien. Ça a matché d’entrée de jeu, humainement et techniquement. On s’est vite rendu compte, au vu de la densité et de l’homogénéité du championnat, qu’on avait notre chance. C’est une saison dans la continuité, avec trois accessions en demi-finales sur les cinq dernières années. C’est cool de voir que ce que l’on met au quotidien et ce qu’on essaie d’améliorer, ça marche.

A quel moment avez-vous senti que l’ASI pouvait aller au bout ?
J’ai senti très tôt qu’on pouvait provoquer les éléments et s’offrir l’opportunité de pouvoir gagner. Après, bien sûr, il y a une quantité de paramètres que tu ne maîtrises pas, des blessures, des faits de match, le niveau des autres équipes. Mais chez nous, le staff, les dirigeants, on a très vite senti qu’on était capable de se créer cette opportunité. On avait le niveau pour pouvoir se confronter.

Sur le terrain, quelles étaient les qualités maîtresses de votre équipe ?
Sur le plan technique, on avait vraiment une assise et une très bonne maîtrise sur le premier contact. Mes réceptionneurs ont été très forts et pour les équipes qui jouaient contre nous, c’était très difficile de nous faire bouger sur ce premier contact, même pour des équipes très fortes au service. Ensuite, la cohérence et la cohésion de l’équipe ont fait qu’on a gagné en maturité, en étant très stable émotionnellement. On a joué sans paniquer, avec cette force collective, cette capacité à se projeter, à faire une différence technique et physique. Il y a eu des matches ou on a été «mal barré», notamment le match 2 de la finale, mais on a réussi à déstabiliser notre adversaire. Malgré une équipe jeune, il y avait une cohésion, une maturité collective. C’est le genre de saison où les choses s’imbriquent assez naturellement et les gars ont toujours essayé d’être au service de notre identité.

L’identité justement, c’est un axiome fort chez vous, presque une philosophie, avec un effectif «made in France» depuis trois ans notamment, qui touche le succès cette année ?  
Il y a deux éléments : ton identité de club d’abord qui est très importante. Quand un  joueur vient chez nous, il sait où il arrive, il ne pense pas qu’il va «faire à sa sauce». C’est hyper important d’être visible et d’exprimer ce qu’on a envie de défendre comme valeur, comme type de volley. Ensuite, plus ton projet va être cohérent et plus les gens vont se retrouver dans ce truc-là. On est assez fier de ça. On ne pense pas être meilleur qu’un autre, mais notre contexte, notre histoire, notre ADN, c’est ça. Et à voir où cela nous a menés aujourd’hui, on se dit qu’on avait peut-être la bonne lecture de ce qu’il fallait faire.

Un effectif 100% français est-il cependant reconductible et viable en LAM ?
Avant même de penser made in France, on veut des gens compatibles avec notre projet. On n’est pas fermé. Avec mon identité d’entraîneur issu du centre de formation de Paris, je suis habitué à jouer avec des joueurs en gestation. Avec nos moyens, c’était plus cohérent d’aller chercher des profils de joueurs qu’on connaît extrêmement bien, vus dans le championnat de France depuis longtemps. L’idée, ce n’est pas de dire, on va faire que du 100% français, mais c’est d’abord la qualité humaine, trouver des gens compatibles avec notre ADN. Après s’ils sont français, très bien. Je les connais mieux. On a un vivier de joueurs assez colossal en France, on ne s’en rend pas compte. Mais si on trouve des profils étrangers cohérents, qui rentrent dans notre projet, on ne balaie pas ça d’un revers de main. Et puis, il y a aussi la réalité du marché.

Avec ce titre et l’accession sportive en LAM, Saint-Jean-d’Illac sera-t-il en mesure de répondre au cahier des charges de la Licence Club et tenir sa place en LAM à la rentrée prochaine ?
Le club y travaille activement. On est conscient que l’instauration de la Licence Club va dans le bon sens, en incitant les clubs à se développer. On est totalement en phase avec ça. Maintenant, les délais et la rapidité de mise en place, ce sont des choses délicates. A Chaumont, on a mis 10 ans à construire une salle. Ce sont des choses qui prennent du temps. Moi je pense qu’il faut qu’on se concentre sur la sincérité des projets et défendre le développement de notre sport. Aujourd’hui on a tout entamé et le club travaille sincèrement et profondément pour pouvoir remplir ce cahier des charges et se développer. Tous les dirigeants et les acteurs du club s’affairent pour que ça puisse se faire et j’espère que ce qu’on a mérité sur le terrain pourra se concrétiser.

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