Le Cannet y croit, Mulhouse en rêve

C’est une semaine d’émotion, peut-être de grands frissons. Ce soir et demain, le volley féminin français est dans la place européenne. Les deux derniers représentants du volley tricolore, Mulhouse et Le Cannet, n’y vont cependant pas avec le même élan.

Cet après-midi, à Istanbul, le VMA, propulsé comme une balle par dix succès sur ses onze dernières rencontres en LAF, débarque en terre stambouliote en sachant pertinemment qu’il s’agit là, sans doute, de son dernier tour de piste européen. Largement dominées par l’armada turque à l’aller en Alsace la semaine passée (0-3), les filles de François Salvagni savent qu’elles doivent réaliser un exploit rare et renverser au set en or, chez elle, une formation stambouliote apparue sans grande faille et largement supérieure au match aller.

Maintenant, le VMA a toujours le droit de rêver. Cet après-midi, il jouera sans aucune pression, avec le seul objectif de profiter, tout donner et se faire plaisir. Et c’est bien souvent avec cet état d’esprit, conquérant et léger, que l’on réalise parfois de grandes choses. De là à faire vaciller le géant turc sur son socle, il y a évidemment un énorme pas à franchir. Mais quel que soit le résultat de ce quart de finale retour de CEV Cup, Mulhouse a devant lui un immense défi et un champ d’expression idéal pour préparer les aventures de demain, la fin de saison régulière LAF et les Play-Offs qui s’annoncent brûlants.

Jeudi, pour Le Cannet en revanche, l’histoire sera toute autre. La semaine dernière, la troupe de Mladen Kasic a récité un volley quasi parfait face à Rzeszow, le leader du championnat polonais. A l’arrivée, un succès plein et entier, monumental (3-0), écrit dans une harmonie collective magnifique.

Souvent dépendant des exploits de ses jeunes prodiges russes, et notamment sa pépite à la pointe, Vita Akimova, Volero Le Cannet a cette fois mêlé toutes ses forces, multiplié les dangers offensifs à l’aller pour dompter la troupe polonaise du coach français et ancien international, Stéphane Antiga.

A la veille d’un huitième de finale retour épique, voilà les Azuréennes aux portes d’un moment historique pour le club, mais aussi pour le volley féminin français, qui n’a plus placé une équipe dans le Top 8 de la plus grande compétition européenne depuis le grand RC Cannes en 2014 !

L’instant est exaltant. Il peut devenir magique. Mais Le Cannet sait bien qu’il n’a encore fait que la moitié du chemin. Demain soir, les Azuréennes seront forcément très attendues à Rzeszow, dans un pays où le volley est roi, et par un club qui n’a sûrement pas goûté la leçon reçue à l’aller. L’équation est simple : si Volero prend deux sets dans le «temps réglementaire» ou bien s’il remporte le set en or, il verra les quarts de finale de la Ligue des Champions, pour un défi hors norme face à l’ogre turc, Eczacibasi Istanbul.