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ligue nationale
de volley

« De meilleures lisibilité et intelligibilité »

le 23/06/2025
Le président de la Ligue Nationale de Volley, Jean Azéma, détaille la refonte des formules et les améliorations apportées à la lisibilité des trois divisions professionnelles dans un temps de compétition raccourci à partir de la saison prochaine.
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A l’issue de cette saison, des décisions fortes ont été prises concernant les formules des trois championnats, que pouvez-vous nous dire sur ce sujet ?
L’élément de base est d’abord une contrainte liée au calendrier international. De huit mois pour organiser la saison 2024-2025, nous passons à sept pour la saison prochaine, et cela pendant quatre ans, c’est-à-dire sur la durée de l’olympiade. Bref, nous perdons quatre week-ends. Il a donc fallu faire des choix en prenant en compte aussi d’autres facteurs, comme le calendrier de la Coupe de France, les disponibilités des salles en semaine, la perte de chiffre d’affaire de l’ordre de 30% quand les matchs sont programmés en semaine ... et aussi le calendrier des coupes européennes. Pour laisser respirer les clubs européens au moment où la compétition européenne est dense, nous avons pris le parti de ne pas programmer de match en semaine aux mois de janvier, février et mars pour la SP6 et la MSL

Notre première décision forte a été de supprimer les évènements purement LNV pendant cette période-là pour donner la priorité aux trois championnats. Cela nous a obligés aussi à revoir l’organisation des Play-Offs, tout en essayant de maintenir l’intérêt de la compétition en phase régulière. Pour la Commission sportive, c’était la recherche de la quadrature du cercle ! Mais tout le monde a compris que le statu quo était impossible, d’autant que la formule en cours ces dernières saisons n’avait pas que des partisans ... Cela dit, ce n’est pas le grand bouleversement, mais il y a des nouveautés. A l’arrivée, je pense que l’onfait mieux avec moins de temps.

Concrètement, quelle nouveauté pour maintenir l’intérêt de la phase régulière en Marmara Spike Ligue et en Saforelle Power 6 ?
Le format repose toujours sur une saison régulière, des Play-Offs à huit avec quarts, demies et finale. L’introduction d’une nouveauté pour maintenir l’intérêt de la compétition pour tout le monde sur l’ensemble de la phase régulière repose sur le constat que, aux alentours de la 21 ou 22e journée, il arrive que des clubs, qui ne peuvent plus prétendre aux Play-Offs et qui ne sont pas menacés par la rétrogradation, sont progressivement en roue libre dans l’attente de la fin de la phase régulière. Bref, on est dans un creux d’intérêt !

Sur le modèle de ce qui se fait en NBA, nous créons des Play-In, de façon à ce que les équipes classées 7, 8, 9, 10 puissent s’affronter sur deux matches avec golden set pour espérer intégrer les Play-Offs. Du coup, cela ne concerne pas que les 9e et 10e. L’équipe qui est 12e, à quelques points seulement, va se battre jusqu’au bout pour tenter d’entrer en Play-In, et pourquoi pas en Play-Offs ! L’expérience montre que les Play-In maintiennent la motivation des collectifs et la mobilisation des publics. Ils seront en fonction dans les deux divisions. C’est une expérimentation sur deux saisons, et nous en tirerons un bilan pour évaluer l’intérêt.

Le format des Play-Offs a également évolué dans ces deux divisions ?
Nous avons changé les formules de Play-Offs pour une meilleure lisibilité et intelligibilité. Avoir trois formats différents en quarts, avec trois matchs gagnants, puis en demies, avec deux matchs gagnants et matchs d’appui le cas échéant, et enfin en finale avec deux matchs avec set en or, était la pire des chose en terme de communication. Le volley professionnel français ne peut pas se permettre ce genre de fantaisie alors qu’il a besoin d’élargir son audience ! Je n’ai pas rencontré un seul journaliste sportif qui soutenait cette formule de Play-Offs. Et d’un point de vue économique, c’était une formule coûteuse pour les clubs qui n’étaient pas les mieux classés.

Désormais, les quarts, demies et finale sont en deux matches gagnants, avec un match d’appui si nécessaire. Le premier match se jouera sur le terrain du moins bien classé, le second chez le mieux classé et le match d’appui également, deux jours plus tard. Du point de vue sportif, ça tient parfaitement la route, ainsi que d’un point de vue promotionnel, avec une meilleure compréhension et meilleure visibilité des Play-Offs.

A l’inverse, c’est une formule sans Play-Offs en Ligue BM avec une saison régulière rallongée et en trois phases, «aller-retour-aller» ?
C’est une facilité de langage de dire «aller-retour-aller», car en fait, c’est un logiciel qui va gérer cela. Disons plutôt qu’il s’agit d’un championnat en trois phases qui se répètent. C’est novateur, même si cela se fait ailleurs dans le monde, dans les pays où des divisions présentent peu de clubs.

La difficulté qu’a rencontrée la LBM cette saison a été le nombre de journées très limité, en raison du nombre trop réduit de clubs participants. A dix clubs, cela faisait seulement neuf matchs de phase régulière à domicile, des Play-Offs à huit, avec une équipe (France Avenir) qui ne pouvait pas y accéder de toute façon, et donc un club qui restait en rade au bout de cinq mois ! Franchement, c’était un peu ridicule comme formule sportive. Nous avons donc changé totalement de perspective avec comme objectif que les clubs jouent le plus de matchs possibles, le plus longtemps possible. C’était d’ailleurs une attente des joueuses et joueurs, des dirigeants, des partenaires, des politiques et des journalistes.

L’intérêt de ce choix est que les clubs de LBM seront les clubs qui bénéficieront de la plus grande amplitude possible, puisqu’ils joueront sur l’intégralité des sept mois du calendrier, jusqu’à la dernière limite possible, le 16 mai 2026 ! Ce qui leur assurera une belle visibilité avec une quinzaine de matchs à domicile en toute certitude. Ajoutons que les clubs pourront programmer les déplacements bien en amont dans la saison, soit à des tarifs beaucoup plus avantageux qu’au dernier moment avec les Play-Offs.        

Au terme de cette interview, on voit bien l’orientation politique de la LNV à travers ces formules et ces nouveautés : visibilité, intelligibilité et attractivité ! Une autre annonce à nous faire ?

Toujours dans la même lignée, une très bonne nouvelle qui concerne la MSL mais qui touche l’ensemble des clubs de la LNV ! Nous sommes tombés d’accord avec notre diffuseur beIN pour que le match de MSL programmé jusqu’à présent le vendredi soit avancé au jeudi. Nous éviterons ainsi la concurrence de la Ligue 2 de foot qui passe sur beIN le vendredi et nous serons programmés sur beIN 1 et non plus sur les réseaux Max de beIN.

Au-delà du fait que passer sur beIN 1 donnera une visibilité accrue à la MSL, ce changement permettra aux clubs qui le souhaitent de programmer des matchs le vendredi. Et cela concerne tous les clubs de la LNV ! Par voie de conséquence, la journée hebdomadaire de volley professionnel féminin et masculin se déroulera du jeudi au dimanche. Une façon pour nous d’intensifier la période de sept mois qui nous est imposée par le calendrier international.

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