Retours amers
Pour Mulhouse la tâche était aussi lourde que l’ambiance qui régnait hier à Istanbul. Meurtris par les tremblements de terre en février, la Turquie et le THY Istanbul vivaient ce mercredi le retour à la compétition sur le sol turc. Sur le plan sportif, le VMA aurait sans doute pu espérer mieux qu’une défaite en trois sets. Déjà, car les joueuses de François SALVAGNI ont longtemps fait jeu égal avec les stambouliotes. Ensuite, parce que le coach italien avait fait le choix fort d’aligner une équipe, certes très compétitive, mais remaniée, afin de préserver certains éléments clés de son six de départ, Christelle TCHOUDANG-NANA et Hélène ROUSSEAUX. Enfin, parce que cette équipe d’Istanbul était bien éloignée de ses standards ce mercredi soir, et ne montrait pas, contrairement à la semaine passée, son plus beau visage.
Dans le premier set, les Turques ont dressé une véritable muraille (7 blocks) face aux assauts du VMA et ont su finir le set sans laisser la moindre opportunité aux alsaciennes de revenir (25-19). Les deux derniers sets pourront, eux, nourrir quelques regrets. Alors que les mulhousiennes menaient de trois points (14-17) dans la seconde manche grâce à une défense splendide de Léa SOLDNER, récompensée par le block décisif d’Anna HAAK et Ajla PARADZIK, les stambouliotes l’emportaient finalement 25-22. Bis repetita dans le troisième et dernier set (25-22) où les mulhousiennes n’ont pas su conserver leur avance au score.
Place désormais à la Ligue A Féminine, seule et unique possibilité pour le VMA de glaner un nouveau trophée cette saison et de réaliser un doublé, Supercoupe-Championnat.
De son côté, le Volero Le Cannet voulait écrire l’histoire. Le Volero voulait connaître le premier quart de finale de Champions League de son histoire. Le Volero voulait ramener le volley féminin français sur le toit de l’Europe, ou du moins dans le Top 8 européen, comme le RC Cannes en son temps. Et, Le Cannet avait mis toutes les chances de son côté en faisant tomber RZESZOW et Stéphane ANTIGA à la Palestre jeudi dernier (3-0). Malheureusement, cela n’aura pas suffi aux azuréennes, défaites en trois sets puis au golden set par la plus petite des marges (15-13). Les Polonaises ont réalisé le coup parfait, l’exploit même, tant la manche aller avait été à sens unique. Mais ce jeudi soir, le Volero n’a pas su réitérer la prestation de la semaine passée. Dépassées dans le premier set, Eva YANEVA et ses coéquipières ont su se remobiliser et ont plus que rivalisé dans les sets suivants, et l’on voyait à peine comment la troisième manche pouvait leur échapper. Pourtant, ce sont bien les Polonaises qui avaient deux balles de troisième set, synonyme de golden set à suivre. Balles sauvées par Elizaveta KOCHURINA au block puis à l’attaque pour revenir à hauteur (24-24), en vain (26-24). Le Volero n’avait donc plus de joker. La qualification en ¼ de finale de Champions League allait donc se jouer en quinze point lors du fameux golden set. Malgré les trois premières manches perdues l’attitude des cannetanes laissait présager une fin heureuse, tant KOBZAR, MEDEIROS, WANG et YANEVA semblaient confiantes, détendues et soudées. Et l’entame du Volero était parfaite, avec deux points d’avance avant le changement de côté (7-5). Mais c’est pourtant Rzeszów qui virait en tête (8-7) et bloquait les offensives azuréennes. Un set décisif et une aventure européenne achevés par un service dans le filet, mais les regrets seront sans doute ailleurs pour le Volero, qui a dû s’en remettre trop souvent à la meilleure joueuse de la phase de poule, Vita AKIMOVA (41% à l’attaque). Eliminé des coupes, le Volero se concentre entièrement sur le championnat et les play-offs avec la ferme intention de conserver son titre.
