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ligue nationale
de volley

Montpellier, irrésistible champion

le 12/05/2022
Quarante-sept ans après son dernier sacre, Montpellier a remporté hier soir son huitième titre de champion de France, avec une autorité sans faille et zéro défaite en Play-Offs, après avoir dominé Tours (3-0). Un TVB qui finit l’année avec trois finales perdues.
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Il y avait comme un parfum de magie, comme une traînée de poudre irrésistible qui a pavé d’or le chemin des Héraultais tout le long de ces Play-Offs. Hier, la bande d’Olivier Lecat, ténor du banc, madré technicien et bâtisseur patient, débarqué dans l’Hérault à la tête de l’équipe en 2016 pour y élever sereinement une statue, est devenue championne de France, sans qu’il n’y ait l’ombre d’un doute. 47 ans après, Montpellier renoue le fil de son immense histoire et accroche au blason une huitième étoile, égalant ainsi symboliquement le TVB, le vaincu du soir, le grand perdant de l’année. Dans un Palais des Sports Chaban-Delmas plein jusqu’à déborder d’amour, Montpellier a récité hier un volley magnifique, d’une rigueur, d’une justesse et d’une solidité sans faille, comme il le fit tout au long de Play-Offs, terminé sans un accro, sans un revers en sept rencontres disputées ! Plus efficace à l’attaque (65% de réussite contre 48% aux Tourangeaux), assis sur un block-défense redoutable qui finira de porter le MHSC jusqu’au ciel, sur un ultime contre de son champion olympique Nicolas Le Goff (13 pts à 10/12 en attaque, dont 3 contres), Montpellier a éteint les espoirs tourangeaux en moins d’une heure ou presque ! Il a soufflé sur la lumière, a mis le TVB dans le noir après deux premiers sets totalement dominés. A la baguette, un passeur de 39 ans, déjà champion de France avec Chaumont en 2017, a pianoté avec des doigts d’artiste, orchestrant le jeu sans fausse note, sur la plus belle mélodie. En un regard, un geste, une initiative, Javier Gonzalez, nommé MVP du match, a mis l’attaque montpelliéraine en position, tour à tour portée par le central champion olympique, par la doublette de réceptionneur-attaquants argentins, Ezequiel Palacios (13 pts) et Nicolas Lazo, parfait de bout en bout en bout hier (15 pts dont 2 contres et 71% de réceptions positives) ou le pointu international, Théo Faure (10 pts). Pour Tours, arrivé en bout de course avec 48 matches dans les jambes, Montpellier avait trop d’armes, trop de désir, trop d’abnégation. Et le TVB, lui, s’il avait encore la flamme, n’avait, à l’évidence, plus toutes les solutions. Certes, Marcelo Fronckowiak et sa troupe n’ont jamais lâché, même quand le flot héraultais les submergeait après deux sets. Leandro Nascimento (13 pts) au centre, Kévin Tillie (11 pts) en réception ont tenté de souffler sur les braises qui déclinaient et Tours s’installait aux commandes dans la troisième manche, s’octroyant même deux balles de set. A cet instant, si l’une des deux avait été convertie, alors, peut-être, l’histoire eut pu être différente. Mais Tours ne fit pas tomber ce dernier ballon et Montpellier, dans un dernier block de Nicolas Le Goff à 29-28, grimpait au ciel dans un cri d’extase. Et pendant que les Héraultais chantaient et dansaient, les joueurs du TVB, tête basse, contemplaient leurs mains, paumes ouvertes. Vides. Après avoir totalement dominé la saison régulière, après avoir fait tomber Modène en CEV Cup, après avoir disputé les finales sur les trois tableaux où il était engagé, le TVB referme aujourd’hui le livre d’une saison paradoxale et douloureuse, où le bonheur n’aura fait, à l’arrivée, que le frôler.

 Julien Lyneel : «C’est difficile à expliquer. Dans le sport, il peut se passer beaucoup de choses. Nos Play-Offs, ça a été un sans-faute remarquable et un état d’esprit irréprochable Quand tu vois le niveau des équipes, en quarts, en demi-finales, en finale, tu te dis que ça se joue sur des détails. Peut-être qu’on a eu ce petit supplément d’âme, une atmosphère particulière, quelque chose qui nous a portés. Car, la saison n’a pas été simple. Mais durant ces Play-Offs, j’ai vu des gars qui ont tellement bien joué le coup. Ils ont été impeccables. Ce deuxième match face à Tours, on a essayé de l’aborder un peu comme le premier là-bas, sans pression, en se disant, on joue contre la meilleure équipe du championnat, on n’est pas favoris. Même si on avait peut-être un peu plus de pression chez nous, après avoir gagné à Tours. Les gens nous attendaient au tournant. Mais, il y a eu une solidité ! C’était serein, la tête bien posée, lucide, jusqu’à la fin. Après deux sets géniaux, à un moment, on se dit que ça va tourner, parce que c’est Tours, qu’il y a des supers joueurs. Mais même devancé dans le troisième set, à aucun moment on a lâché, toujours la tête haute, à y croire. Notre public et notre salle nous ont aussi aidés comme jamais. Pour moi, le fait de ne pas avoir pu revenir à 100% dans ces Play-Offs, c’est de la frustration pure et dure. J’aurais aimé participer un plus à la fête sur le terrain. Mais pour moi, à l’arrivée, ce qui compte, c’est l’équipe et elle est toute aussi belle cette victoire. Je n’ai pas participé autant que je l’aurais voulu, mais j’ai été là, j’ai amené autre chose. Ça fait un moment que le club était en restructuration et Olivier (Lecat), avec de la patience, a réussi à façonner cela. Je suis très content pour lui. C’est un club qui le mérite, qui bataille depuis plusieurs années pour faire partie des plus grands. On sentait qu’il y avait un truc à faire.»

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