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ligue nationale
de volley

«Notre destin, c’était d’aller au bout»

le 10/06/2025
Pour Thomas Royer, entraîneur adjoint du TVB, Tours est allé chercher son dixième titre de champion de France sans jamais dévier de l’objectif, malgré une saison qui ne fut pas simple à lancer.
lnv

Après la défaite en finale face à Saint-Nazaire en 2024, quelle saveur a ce 10e titre de champion ?
A Tours, on a toujours le même objectif, ça ne change pas. Mais on était d’autant plus en mission cette saison. Saint-Nazaire n’a pas du tout volé son titre l’année dernière, est venu l’arracher à la régulière chez nous. On voulait vraiment remettre les pendules à l’heure. Malgré toutes les difficultés qu’on a pu avoir en début de saison, on n’a jamais dévié de cette trajectoire-là. On a toujours été persuadé que notre destin, c’était d’aller au bout.

Malgré un début de saison compliqué, des blessures, un exercice éprouvant ?
Dans un début de saison comme celui-ci, la première chose c’est :  on fait profil bas et on travaille ! C’est la clé de tout. On mange notre pain noir, on baisse la tête. On n’a pas dévié de ce cap-là. Même dans la difficulté au début, même avec les blessures, on savait que si l’on parvenait à remettre tout le monde en forme, on avait une équipe pour aller au bout. On n’a pas eu de doutes sur notre potentiel.  

Comment le staff gère-t-il alors cette situation ?
Ce qui fait que l’on garde notre focus, c’est aussi le travail du staff. On s’est serré les coudes entre nous, on a travaillé d’arrache-pied encore plus pour ne pas avoir de regrets et mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles. Du staff médical au staff technique, en passant par le préparateur physique, ça a vraiment «taffé» dur. On a des bons joueurs, mais on a un bon staff aussi. C’est un des gros axes de stabilité qu’on avait et sur lequel les joueurs ont pu s’appuyer.    

Qu‘est-ce qui a fait la force de ce collectif tourangeau finalement ?
C’est cette confiance en nous, malgré un début très poussif. La Coupe d’Europe a aussi eu ce pouvoir de nous remettre la tête à l’endroit.

Avez-vous en tête un match bascule cette saison ?
Je dirais peut-être le déplacement à Tourcoing (16 novembre). On vient d’aller gagner un Suisse en Coupe d’Europe (3-2 à Schönenwerd), un match compliqué, dans une salle compliquée. Tu te dis, c’est dur, mais le vent commence à tourner. Ensuite, on perd à Tourcoing (3-1), en faisant jeu égal pendant un petit moment avec eux. Mais derrière, on enchaîne huit victoires de suite, avant de perdre à l’Arena à Poitiers. Et on reprend l’année 2025 sur le même rythme. Ce match à Tourcoing est le point de départ de notre saison.

Est-ce aussi un titre particulier parce qu’il vous pose désormais en tête, à égalité avec l’AS Cannes, au nombre de titres (10) de champion de France ?
Oui. On a l’envie d’amener le club en étant la référence nationale. Ce sont des repères, des points de passage qu’on aime bien se donner entre nous, pour nous motiver, même si on n’en fait pas une priorité. On avait déjà le record en Coupe de France (11). On est le premier club à dix et plus en Coupe et en championnat. Ce n’est pas l’essentiel, mais ça fait plaisir quand on arrive à ces marques-là.    

En termes de jeu, quelles étaient les caractéristiques du TVB cette saison ?
Il y a une culture forte au club. On peut parler d’institution, ce n’est pas galvaudé. On a cette volonté de défendre beaucoup. On n’est pas la meilleure équipe au block, mais on défend très bien et on est fort en contre-attaque. On a cette faculté à faire déjouer aussi. Gros combat, gros mental, on ne lâche pas. Cette année, on a été une équipe qui ne s’affole pas, qui ne stresse pas. On a su jouer en étant mené, ce n’est pas quelque chose qui nous inquiétait ou qui nous faisait peur. On savait qu’on avait la capacité de répondre, d’être calme et déterminé dans le money time.

A titre individuel, il y a aussi l’éclosion d’Alexandre Strehlau !
Il y est allé avec la fougue et l’insouciance de son âge. C’est là où on se rend compte que pour un jeune joueur, venir au TVB, ce n’est pas inintéressant. Tu joues beaucoup de matches à pression, tu apprends de gens qui ont beaucoup de vécu. La formation, ce n’est pas un vain mot à Tours. On a quand même un joueur qui est centre de formation et qui fait MVP de la finale ! On a gagné l’Elite Avenir, le championnat de France des centres de formation, sans Strehlau ! Cette année, j’ai cinq joueurs qui partent du centre de formation, dont quatre qui signent des contrats pros. On est fier de cela aussi cette année.

Ce titre signifie le retour à la Ligue des Champions. Quel visage va avoir le TVB la saison prochaine ?
On va s’atteler à avoir une équipe où l’on peut jouer notre carte à fond sur tous les tableaux. On veut avoir une profondeur de banc qui nous permette cela. Déjà, on va garder une grosse ossature de l’équipe de cette année, notamment la colonne vertébrale, passeur-libéro. On garde nos trois centraux, on garde Strehlau, promu joueur professionnel à temps plein. A la pointe, on récupère la pépite, Nik Mujanovic. A côté de cela, on a un chantier sur les réceptionneurs-attaquants. On en perd trois Antoine Pothron, Roland Gergye et Gonzalo Quiroga. Avec la Ligue des Champions, on va essayer d’avoir une équipe qui soit physiquement assez forte.  

Ce sera sans Marcelo Fronckowiak à sa tête. Cela veut-il dire que vous serez le nouvel entraîneur du TVB ?
Non (sourire). Ce n’est une volonté ni du club, ni de ma part. On ne me l’a pas proposé, je n’ai pas candidaté. Pour moi, la question ne se pose pas. Ce qui m’intéresse surtout c’est la continuité que l’on a dans la performance et dans le développement de la culture du club. 

lnv