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ligue nationale
de volley

La foi selon Saint-Jean

le 11/09/2023
L’ASI du président, Stéphane Hassoun, va découvrir la LAM dans un mois et demi, avec enthousiasme et ambition, mais surtout sans renier l’esprit et la philosophie qui ont fait la réussite d’un club posé aujourd’hui sur des valeurs fortes.
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Il n’y a pas d’emballement, pas d’euphorie. Quand Stéphane Hassoun, le président de Saint-Jean-d’Illac, s’arrête un instant pour conter l’histoire du club girondin, il ne monte pas les mots en haut du mât des aigus. Le ton reste calme et sobre. «On a la volonté d’utiliser cette première année en LAM pour acquérir de l’expérience. On va être les yeux grands ouverts pour essayer de prendre le meilleur de ce qui peut se faire dans les clubs. On veut poursuivre notre chemin, avec la formation des jeunes joueurs qui doit rester l’un de nos axes forts», raconte ainsi le président girondin.

Apparues dans le monde pro, en Ligue BM, en 2018, les abeilles de Haute-Aquitaine vont butiner cette année les plus belles fleurs du volley français. En cinq ans, Saint-Jean-d’Illac a bien grandi, en ayant toujours eu le souci de ne jamais démolir la structure élevée la saison précédente, mais en prenant soin, à chaque fois, de l’améliorer, de la peaufiner. Ces trois dernières saisons, l’ASI était toujours là, jamais loin des derniers grands rendez-vous de l’année. Jusqu’à cette apothéose et le titre de champion LBM au printemps dernier, décroché en deux manches face à Mende, qui venait valider le travail accompli et propulsait l’ASI à l’échelon suprême, la LAM. Mais pas de tremblement donc. Ni dans les comptes du club, qui a légitimement mais modérément boosté son budget de 900.000 euros à 1,1 million d’euros, ni dans la construction d’une équipe, largement bâtie sur ses fondations 2022-2023.

Après la validation administrative de l’accession entérinée auprès de la lnv, Saint-Jean n’a pas révolutionné son petit palais, mais il veut faire de Pierre Favre, joliment nommé la Ruche Arena, un petit antre digne de la LAM. Avec le soutien des collectivités locales, l’ASI a revu les plans de la salle pour quasiment doubler sa capacité et passer de 700 places assises à 1300 en cours de saison prochaine. «On a upgradé les installations de la salle, avec des tribunes des quatre côtés du terrain. Cela se fera progressivement dans la saison. On va aussi mettre en place un barnum à l’extérieur, qui permettra d’avoir un VIP surclassé, afin de faire des avant et après match intéressants. On essaie de se mettre au format. C’est une petite Arena, mais qui, esthétiquement, ressemble à une belle salle de volley», estime Stéphane Hassoun.

Sur le terrain, Anisse Guechou, le coach, a retrouvé depuis deux grosses semaines, et le début de la préparation, des têtes qu’il connaît très bien puisque l’équipe ne compte que trois recrues estivales, parmi lesquelles, tout de même, un champion olympique, avec l’arrivée du central français, Daryl Bultor, en provenance de Tourcoing. Le passeur Cédric Da Silva (Chaumont) sera en charge de l’orchestration et le réceptionneur-attaquant, Eldin Demirovic (Martigues), apportera sa lourde expérience. Trois nouveaux noms, trois joueurs français, pour ne pas casser le fil, ne pas cabosser le projet ni brouiller l’ADN d’un club tourné vers l’Hexagone depuis des années et qui rêve d’aligner à la rentrée une équipe 100% française pour la quatrième saison consécutive !  «On a cette volonté d’aligner une équipe 100% française. Il nous manque encore un joueur pour tenir cela», confirme Stéphane Hassoun, en quête d’un ailier, capable de voler sur les deux postes, réceptionneur-attaquant et pointu.

La philosophie de l’ASI est ainsi et la montée en LAM ne doit surtout pas inverser le sens de l’histoire du club girondin. «Tous les joueurs, on les choisit, ce ne sont pas des choix par défaut. L’idée c’est de créer un groupe, une histoire. C’est notre ADN, nos atouts à nous pour pouvoir attirer les partenaires. On veut continuer dans l’état d’esprit qui est le nôtre, attirer de jeunes joueurs, continuer de former dans notre centre de formation et donner la chance aux joueurs français, pour qui les portes ne s’ouvrent pas forcément en Ligue AM.»

L’ASI ne change donc pas de religion. Elle garde la foi, même si le chemin va grandement s’élever en octobre prochain. «On ne part pas en voulant jouer le titre. L’objectif est bien sûr le maintien», sourit son président. «Mais on va essayer de jouer crânement notre chance. Certains joueurs ont l’ambition d’aller en Play-Offs. On est là pour apprendre mais si on peut réaliser quelques coups, on ne va pas s’en priver.» Le plateau LAM est prévenu : des abeilles joueuses sont dans la place. 

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