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ligue nationale
de volley

Le dernier tour de piste de Pascal Foussard

le 31/08/2023
Après plus de quarante ans passés au service du TVB, le directeur général du club tourangeau quittera son poste à l’issue de la prochaine saison, au terme d’un fabuleux voyage et avec le sentiment d’une mission accomplie.
lnv

Les souvenirs restent encore enfouis, pour l’instant. A l’aube de sa dernière saison au TVB, Pascal Foussard, l’emblématique Directeur Général du club tourangeau, ne veut pas se perdre dans le lacis des belles histoires, les ruelles des gloires amassées au fil de 42 années passées en haut du phare du volley français. «Pour l’instant, je la vis comme une saison normale. On est dans le tourbillon de la préparation d’avant début de saison, je suis aussi avec l’équipe de France, et je suis toujours motivé par les projets que le club mène. Je ne pense pas que ça me posera de problème. Peut-être que les deux derniers mois seront tout de même plus délicats pour moi», envisage cependant l’une des figures tutélaires du TVB.

A l’issue de la saison 2023-2024, dans l’année de ses 63 ans, Pascal Foussard va donc ranger ses affaires, refermer lentement le grand livre, et la porte d’un club pour lequel il a tout donné et qu’il connaît par cœur. Joueur, entraîneur, manager, directeur sportif, Pascal Foussard a tout vu, tout vécu et beaucoup gagné avec le TVB. Sans jamais que l’envie d’aller voir ailleurs ne l’effleure un seul instant. Tours, le club d’une vie. «Je n’ai jamais eu envie d’aller voir ailleurs parce que mon club a été en constante progression. Dans le parcours européen, la première coupe que l’on ait faite, c’est la Ligue des Champions ! J’ai côtoyé des présidents, des grands chefs d’entreprise, comme Jacques Bouhier et Yves Bouget, qui ont vu des compétences en moi et m’ont donné de plus en plus de responsabilités, ce qui m’a fait progresser et grandir personnellement avec le club», raconte celui qui a épinglé au veston ses 25e et 26e titres avec le doublé Coupe de France – championnat au printemps dernier !

Alors, au terme d’une aventure magnifique et avant de baisser définitivement le rideau en 2024, Pascal aurait pu être tenté de faire résonner les trompettes une dernière fois. Partir sur un coup d’éclat, dans un recrutement tonitruant. Mais le DG a pensé à l’inverse et veut faire de son ultime tour de piste un terrain damé pour son successeur, une nouvelle rampe de lancement pour que le TVB s’élève encore et continue de construire sa légende. «L’an dernier, on devait gagner absolument. C’était l’année importante. Cette année, si on gagne le titre, bien sûr que je serai le plus heureux des hommes. Mais je n’ai pas voulu faire le coup pour me faire plaisir et être sûr de gagner le titre. Je suis parti sur un projet, sur de la construction avec de jeunes joueurs français, Ramon, Pothron, Prévert. Je préfère laisser quelque chose comme ça que faire un dernier coup pour me faire plaisir. Je ne suis pas quelqu’un qui va penser à son jubilé», explique le manager tourangeau.

Mais la gagne sera toujours là, forcément. Au creux des mots de l’entraîneur Marcelo Fronckowiak aussi, que Pascal a voulu absolument reconduire pour trois ans, afin qu’il porte au plus loin la philosophie et l’ADN du club. «Marcelo, c’est mon passage de témoin principal, la personne idéale pour le TVB. Ma chance, c’est de terminer cette année avec un staff qui perdure. Mon premier choix a été de garder Marcelo sur du long terme, avec aussi Thomas Royer (entraîneur adjoint) qui est là depuis près de 15 ans !», assure Pascal, qui tout au long de sa carrière ne fut jamais loin du terrain, venant même parfois taquiner son entraîneur, poussé par son amour indéfectible du jeu. «Le principe d’un bon manager, c’est d’être toujours présent, même si parfois je mettais une grosse pression sur mon entraîneur, je m’en rendais compte. Mais je ne suis pas là pour plaire, je suis là pour faire tourner la machine TVB. Et la machine avance bien, sereinement», justifie-t-il.

Et Pascal ne va pas décélérer maintenant. Avant d’envisager un autre horizon l’an prochain, notamment en apportant, bénévolement, ses connaissances au près d’un club de handball local, le Saint-Cyr Handball, qui évolue en NM1, le DG du nonuple champion de France demeure un éternel amoureux, grisé par son sport, le volley. Il a même repris cet été du service avec les Bleus, qu’il accompagnera à l’Euro en cette fin août, dans son costume parfaitement coupé de manager. «Il y a un attachement du cœur vis-à-vis de l’équipe de France», dit-il joliment. Mais, il est aussi convaincu que la saison qui s’ouvre doit être la dernière, que le moment est bien choisi. «J’arrête à 63 ans, parce que je ne veux pas faire les années de trop et traîner dans les couloirs du Palais des Sports jusqu’à 70 ans. Je ne veux pas tomber là-dedans, dans le «de mon temps c’était mieux». L’institution est plus forte que Pascal Foussard. Je viendrai voir les matches avec plaisir et c’est tout», assure-t-il, en gardant encore enfouis au fond du sac tous les précieux souvenirs.

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