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ligue nationale
de volley

«Il faut que l’on continue à grandir»

le 12/02/2022
L’ancienne coach emblématique de l’ASPTT Mulhouse, Magali Magail, s’épanouit pleinement dans ses nouvelles fonctions de manager général du club alsacien depuis deux ans et demi et veut continuer à faire grandir son club de toujours.
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Magali, cela fait presque trois ans que vous avez quitté le poste d’entraîneur pour celui de manager général. Quel bilan faites-vous ?
Je me sens bien, d’autant plus qu’on a présenté en début de saison notre projet club à horizon 2026, que l’on a construit avec toutes les parties prenantes du club l’année dernière, partenaires, bénévoles, élus, collectivités territoriales, public. On a écrit notre projet pour se dire où on veut aller à horizon 2026, où on est, qui on est, ce que l’on représente sur le territoire. On a présenté ce projet au grand public lors du premier match de championnat cette année. C’était un peu comme le premier acte d’ampleur de mon «nouveau» métier. On peut maintenant travailler là-dessus, avec le retour du public dans la salle.

Y a-t-il des choses nouvelles, concrètes, que vous avez mises en place cette année autour des matches à domicile ?
La grande nouveauté chez nous cette année concerne surtout l’avant-match. On ouvre le Palais des Sports deux heures avant. Il y a plein d’ateliers sportifs, des jeux de société géants, du e-sport, du teqball, du teqvoly, une garderie pour les enfants de 3 à 12 ans, du maquillage, du pop-corn, de la barbe à papa etc… On essaye de faire du match de volley un prétexte, faire en sorte que toute la famille vienne à un évènement qui ne dure pas seulement le temps du match. Et on fait évoluer les attractions tout au long de l’année. On a fait des avant-matches sur les gestes écoresponsables, on va aussi avoir le village des producteurs en mars.

Après quatorze années de coaching, vous avez fermé la parenthèse sans difficulté et vous vous épanouissez pleinement dans votre nouveau rôle de manager général désormais ?
Je suis pleinement épanouie dans ce que je fais. J’ai terminé ma formation au mois de septembre (DU de manager de club professionnel à Limoges). Ces deux années ont été très enrichissantes. Je n’ai jamais regretté ma décision. Après, je l’ai toujours dit : ça ne veut pas dire que je n’entrainerai plus jamais. Mais c’était une pause nécessaire et une opportunité aussi pour essayer d’apporter ce que je peux pour faire grandir encore le club.

Justement, avez-vous étoffé un peu la structure administrative du club pour aller dans ce sens ?
On a embauché quatre alternants. Un business developer, une responsable de la communication, une chargée de l’évènementiel et une chargée de la billetterie. On a aussi quelqu’un qui travaille en freelance pour nous au niveau commercial. Quand on veut grandir, il faut de la ressource. Ce n’est que le début. Il faut que l’on grandisse.

Vous avez traversé une année et demie pas simple avec la crise sanitaire. Comment Mulhouse a-t-il géré cette situation ?
En étant privé de notre public, de nos partenaires l’année dernière, on s’est dit : que faut-il faire pour rester à leur contact ? Les joueuses ont proposé des séances de sport, on a livré des repas à nos partenaires, on a télévisé tous nos matches sur Alsace 20 en prenant en charge la production, on a fait du Facebook Live, des «Top chef» live avec les joueuses. Cela nous a permis d’être là, de continuer à jouer, d’être présente et de maintenir ce lien. C’est quelque chose qui a été important. Seulement 10% de nos abonnés ont demandé le remboursement de leur abonnement, aucun partenaire n’a redemandé de l’argent, on a un taux de fidélité reconduit totalement, à part deux, trois partenaires. Et on a surtout près de 70 nouveaux partenaires pour un total de 180 aujourd’hui ! Et puis, il y a eu ce titre (champion de France 2021). Même si c’était terrible de le partager avec personne, on a tout de même surfé sur ce titre pour conquérir de nouveaux partenaires. Même dans cette période difficile pour tout le monde, on s’est développé et ça c’est très important. Il faut que l’on continue à grandir. C’est l’était d’esprit du club.

D’autant que quand on regarde la saison LAF, entre Le Cannet, Nantes et vous, cela promet une belle bagarre pour le titre !
Oui et puis il ne faut pas oublier les autres. Béziers, Cannes, Terville qui fait une saison incroyable…Le niveau est dense, même si c’est un peu difficile de se rendre compte avec certaines équipes qui ont deux, trois matches de moins. Mais c’est quand même hyper serré entre la 4e et la 10e place ! Tout peut arriver, c’est intéressant. Dès qu’on baisse la garde, c’est difficile. Il n’y a plus de petit match. Il faut tout le temps être vigilant. Après, le retour des Play-Offs fait aussi que tout sera remis à zéro le 9 avril.

Comment travaillez-vous avec François Salvagni, votre successeur sur le banc de l’ASPTT depuis bientôt trois saisons maintenant ?
Je donne mon avis au niveau du recrutement, mais sur la philosophie de jeu, c’est l’entraîneur qui impose tout. Je lui parle de technique et de tactique seulement s’il me le demande. Cette équipe épouse la philosophie de François. C’est une équipe de plus petite taille, qui est moins physique, peut-être un peu plus stable en réception. Après, c’est toujours vitesse de jeu et défense. Une équipe qui défend, c’est la marque de fabrique de François.

Ce samedi, Mulhouse a un gros rendez-vous à Nantes. Un joli test ?
C’est un gros test. C’est un match à six points quand on joue contre un concurrent direct. En même temps, on relativise un peu. On revient d’une grosse période Covid, on n’a pas joué depuis longtemps et on a des joueuses qui ont des difficultés à se remettre. Après, on a quand même un peu de marge par rapport à Nantes (même nombre de points mais trois matches de plus à jouer pour l’ASPTT). Maintenant, une victoire samedi nous permettrait de vraiment conforter notre deuxième place.     

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