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ligue nationale
de volley

Julien, l’ambition made in France !

le 15/10/2021
De retour chez lui, à Montpellier, le réceptionneur-attaquant de l’équipe de France, Julien Lyneel, veut vivre une belle saison en LAM avec le MHSC VB et chasser un été délicat, entre blessure et frustration qu’il a fallu soigner.
lnv

Il pose sur les maux des mots simples et sereins, malgré un été un peu gris. Dans l’euphorie d’un titre olympique historique pour les Bleus à Tokyo, le réceptionneur-attaquant international, membre quasi permanent de la sélection tricolore depuis dix ans, est resté là, en marge de cette immense et incroyable histoire. Ce fut son choix, celui de la raison et de l’humilité. Appelé dans le groupe France aux premiers jours du stage en juin dernier, Julien a d’abord tenté d’accrocher le bon wagon. Diminué, d’évidence, par un genou douloureux et une saison en Italie, à Vibo Valentia, en pointillés, après une opération de l’épaule droite, le réceptionneur des Bleus s’est retiré du jeu, avec dignité.

Le choix fut lourd et douloureux, mais Julien n’exprime aucun regret quand il l’évoque aujourd’hui. «Honnêtement, je n’ai pas de regrets, tout simplement parce que je ne le sentais pas. Il y avait trop de douleurs. Ça ne servait à rien de continuer, de forcer. Je n’étais pas à 100%, et je n’aurais pas pu apporter ça. Les autres étaient à 100% et ils méritaient d’aller aux Jeux. J’accumulais trop de frustration et j’ai préféré me retirer et me préparer pour la saison», raconte le néo-Montpelliérain. Mais la frustration n’allait faire que grandir au fil de l’été. En survivants d’abord, puis en guerriers magnifiques, Laurent Tillie et ses hommes sonnaient la plus grande heure de gloire du volley français à Tokyo. Déjà absent à Rio en 2016, Julien se réjouissait évidemment de voir ses potes au plus haut des cieux, mais lui était loin… «Sans remuer le couteau dans la plaie, bien sûr qu’il y a eu de la frustration. Bien sûr que j’aurais aimé être là, être champion olympique. Maintenant, il faut digérer cela. On ne peut pas revenir en arrière. J’ai vécu de belles choses et il y aura d’autres belles choses», assure-t-il.

Désormais, l’horizon est ailleurs. A Montpellier. Sa terre, sa ville natale. Au MHSC VB, le club de sa jeunesse, de ses débuts professionnels, où Julien a décidé de revenir, six ans après un magnifique et long voyage à l’étranger, de la Pologne à l’Italie, en passant par la Chine. Une aventure formidable, emplie de belles émotions. Mais à 31 ans, Julien a senti que c’était le moment de retourner chez lui. «Je suis super content de revenir à Montpellier, de rentrer à la maison, je suis comblé», dit-il joliment. «Mentalement, je suis encore prêt à vadrouiller, mais après ces années à l’étranger, la saison particulière avec le Covid, j’avais besoin de me retrouver un peu, de stabilité, d’un peu plus de confort aussi. J’avais besoin de rentrer pour me poser un peu.»

Pour Montpellier, le retour d’une ouaille aux grands galons est une bénédiction. Après Nicolas Le Goff, revenu dans l’Hérault la saison dernière et d’emblée élu MVP du dernier exercice, voilà un deuxième international de renom qui fait au club montpelliérain une jolie vitrine et rehausse encore son degré de compétitivité dans la lutte pour le titre de champion de France. Pour la LAM, la présence de Julien Lyneel dans le championnat de France est une aubaine. Avec Daryl Bultor, Nicolas Le Goff, Kévin Tillie et Julien, le championnat de France appelle les grands noms désormais. «C’est un championnat qui évolue très bien, qui ne cesse de progresser, avec de très belles équipes et de gros joueurs qui viennent maintenant en LAM, comme Christian Fromm à Cannes. On se rend compte que finalement l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. On a grandi grâce à ces expériences à l’étranger, mais c’est aussi super cool de rentrer», convient Julien.

Reste maintenant à Julien et Montpellier à trouver le bon tempo. Battu d’entrée, sur son sol, par Narbonne (1-3) en ouverture de la saison, le MHSC VB veut rectifier le tir ce soir à Nice, même si, pour Julien, il n’y a surtout pas lieu de s’inquiéter. «Il n’y a aucune alarme à tirer après un premier match de championnat. Narbonne est une très bonne équipe. Le championnat est très long, on a besoin de retrouver quelques réglages. Comme l’on dit : c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens», sourit Julien, qui n’a pas débuté le match contre les Centurions et estime avoir encore besoin d’un peu de temps pour s’exprimer pleinement. «Physiquement, je ne suis pas encore à 100%, mais on bosse très bien. Olivier (Lecat) ne m’a pas fait commencer le match contre Narbonne, mais je l’ai fini en retrouvant un peu de naturel, de bonnes sensations, c’était cool. C’était une rentrée plutôt correcte, j’ai fait ce que j’avais à faire. Même si moi ça ne me suffit pas», glisse le réceptionneur montpelliérain, l’ambition chevillée et l’envie de défi intacte.

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