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ligue nationale
de volley

Les racines LAM d’un titre olympique

le 17/08/2021
Onze des douze Bleus, champions olympiques à Tokyo, ont fait leurs premiers pas de volleyeurs professionnels dans le championnat de France, une preuve éclatante que la LAM est désormais un championnat qui vaut de l’or.
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Ils sont tous ou presque des enfants de la balle française. Des ados rêveurs, bâtis, façonnés d’abord au long d’une formation d’excellence dans l’hexagone, puis élevés, propulsés au plus haut par une aventure LAM, comme un tatouage, un blason, un marqueur à l’origine sans aucun doute de leur formidable aventure olympique à Tokyo. Car, si l’équipe de France est entrée dans l’histoire, elle le doit évidemment et avant tout au talent magnifique de douze hommes et d’un staff entièrement dédiés, tournés vers cet objectif, ce Graal olympique, depuis neuf ans et l’arrivée à la tête de l’équipe de France de Laurent Tillie. Mais elle le doit aussi à des racines solides, celles enfichées dans la terre porteuse, la LAM, ce championnat de France qui les a tous alimentés un jour ou l’autre dans leurs premières années professionnelles, à l’exception de Kevin Tillie, construit sous les cieux américains, en NCAA (UC Irvine), derrière deux saisons au CNVB, mais qui y vient enfin, à la rentrée prochaine, recrue de luxe du TVB. Comme un symbole de toute la reconnaissance acquise par la LAM au fil des années.

Car pour les autres, la LAM fut une source, une eau pure. Laurent Tillie y a écrit ses premières gloires d’entraîneur avec l’AS Cannes (champion de France 2005 et vainqueur de la Coupe de France 2007), avant de vivre même une saison en LAF chez le voisin, le RC Cannes ; son fidèle bras droit en équipe de France, Arnaud Josserand, y a, lui aussi, exercé, posant les bases d’une renaissance flamboyante avec le titre cannois en 2021 ; Et Pascal Foussard, le GM des Bleus, est tout simplement le socle du TVB, club iconique du volley français, depuis la nuit des temps.

Bref, l’empreinte est partout. Chez les joueurs, ce même fil est relié à leur histoire, ce même sang LAM coule dans leurs veines. Le championnat de France, comme un ferment nourricier. Aujourd’hui reconnu comme le meilleur libéro du monde, Jenia Grebennikov n’a rien oublié de ces cinq années de jeunesse au Rennes Volley (2008-2013). Vainqueur de la Coupe de France et MVP du championnat en 2012, il était prêt ensuite à conquérir l’Europe et le Monde. A l’Arago Sète, le passeur Benjamin Toniutti a superbement grandi durant quatre ans, jusqu’à ce titre de MVP 2013, comme un couronnement, le signal du grand départ qui le mènera de l’Italie à la Pologne, chez les plus grands.

 

Le central, Nicolas Le Goff, a fait le même chemin, quittant le berceau montpelliérain en 2015 pour rafler tous les titres en Allemagne avec Berlin ! Mais son histoire à lui a fait demi-tour. Comme un retour aux belles heures de jeunesse, Nicolas est rentré au pays l’an dernier et fait à nouveau le bonheur de la LAM et de Montpellier. Et puis, il y a les «Toulousains», les héros de l’Occitanie. Antoine Brizard, passeur physique, instinctif, qui a littéralement explosé à Tokyo jusqu’à guider les Bleus vers la rivière d’or, Trévor Clévenot, réceptionneur-attaquant solide et vaillant, qui a quitté son rôle de second avec une efficacité et un aplomb bluffant au Japon, et Barthélémy Chinenyeze, central au sourire en banane, roi du son et bras tentaculaires. Ces trois-là se sont croisés au détour de leur début de carrière aux Spacer’s, même s’ils n’ont jamais fait une saison LAM commune tous les trois. Mais à voir comment Antoine trouvait les yeux fermés Barthélémy en fixe et Trévor en pipe, les souvenirs de France n’étaient jamais très loin.

Ils sont même encore plus vivaces pour les «Chaumontais», Yacine Louati et Stephen Boyer, tous deux partis sur les belles routes d’Europe en 2018 au lendemain d’une double finale (LAM, Coupe de France). Pour Yacine, ce n’était pas le premier voyage. L’ancien réceptionneur-attaquant de Tourcoing, Montpellier et Toulouse avait déjà fait un crochet par la Belgique (2014-2015), mais cette fois c’était l’Italie, les premiers pas vers la grande vie, avant le titre de champion de Pologne cette saison avec Jastrzebski Wegiel. Pour Stephen, pointu emblématique du CVB 52 qui porta le club haut-marnais au titre historique de champion de France en 2017, la trajectoire fut plus mondiale encore, avec un premier détour par Vérone et le Qatar en suivant.

Sûr qu’à le voir se battre et cogner dans la balle avec rage, timing et justesse à Tokyo, Olivier Lecat, l’entraîneur montpelliérain, était fier. Fier de Jean Patry. Ce pointu un peu sec, parfois nonchalant au début, qu’il a endurci, carrossé comme un grand et responsabilisé totalement sur la fin de son aventure héraultaise . De 2014 à 2019, Jean a fait ses classes à Montpellier, avant de se révéler superbement en Italie, à Milan cette saison, avec notamment la victoire en Challenge Cup et le titre de MVP de la finale.

Et puis, il y a celui, Daryl Bultor, qui n’est pas (encore) parti et qui est aujourd’hui un pilier du championnat de France. CNVB, Montpellier, Sète, Tourcoing : le central guadeloupéen du TLM a gravi un à un tous les échelons et le voici désormais champion olympique, le seul 100% LAM ! A l’autre bout, il y a la star, monumentale en finale des JO, Earvin Ngapeth. Lui, ce fut le pionnier, le premier de cette équipe à quitter la terre de France, à 20 ans, en 2011. L’Italie, la Russie, l’Italie à nouveau et un retour à Modène à la rentrée, son autre famille : Earvin a jalonné sa carrière de titres et de moments de gloire. Mais les premiers furent ici, en LAM, à Tours, où il a suffi de trois saisons (2008-2011) pour faire jaillir un talent hors du commun. Un titre de champion de France, trois Coupes de France, MVP du championnat (2011) : c’est ici, en France, qu’Earvin a semé les graines de l’exploit historique des Bleus, champions olympiques à Tokyo.   

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